Souveraineté industrielle : le Maroc accélère dans la Défense et l’aéronautique

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Depuis quelques années, le Maroc opère une transformation stratégique de grande ampleur dans les secteurs de la Défense et de l’industrie aéronautique. Loin de se limiter à l’acquisition de matériel, le Royaume mise désormais sur le développement d’une base industrielle locale, capable de produire, d’innover et d’exporter.

Vers une souveraineté industrielle et militaire
L’objectif affiché est clair : renforcer la souveraineté nationale en matière de défense et de composants aéronautiques. Cette vision passe par la diversification des partenariats avec de grands groupes internationaux, ainsi que par la création de zones industrielles dédiées, annoncées en juin 2024, pour la fabrication d’équipements, mécanismes et systèmes d’armes.

En septembre 2024, un accord a été signé avec Tata Group (Inde) pour la production locale du véhicule de combat WhAP 8×8. Le Royaume-Uni pourrait aussi devenir le premier pays occidental à investir dans ce secteur, à la suite de la visite de David Lammy, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, le 2 juin 2025. Deux accords majeurs ont été signés avec ADS Group et BAE Systems, renforçant la coopération stratégique.

Une industrie aéronautique en plein essor
Classé en 2023 5e au niveau mondial dans l’industrie aéronautique — et premier en Afrique — le Maroc a réussi, en deux décennies à peine, à construire un écosystème performant. Plus de 140 entreprises internationales y sont implantées, générant environ 2,5 milliards de dirhams par an pour le PIB.

Des acteurs majeurs comme Sabca Maroc (fournisseur d’Airbus et de Pilatus), Safran (qui a investi 300 millions de dollars dans une usine de moteurs à Casablanca) ou encore Asiture (usine d’aubes de moteurs inaugurée en octobre 2024) témoignent du dynamisme du secteur.

Le Maroc fabrique aujourd’hui plus de 40 composants clés utilisés dans l’assemblage d’avions.

Une vision tournée vers l’innovation et l’export
Cette stratégie va au-delà du renforcement des capacités nationales : elle ambitionne de faire du Maroc un hub industriel régional, à la fois pour l’Europe et l’Afrique. Le Royaume adopte ainsi une approche tournée vers la recherche, le transfert technologique et le développement des compétences nationales.

En plus de réduire sa dépendance aux importations, le pays veut anticiper les tensions géopolitiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement, tout en générant de nouveaux emplois qualifiés.